Cet article fait partie d’une série de 4 articles sur l’importance du maté dans la culture de ses 4 principaux pays consommateurs : l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et le Brésil.
Particulièrement connue comme la boisson nationale de l’Argentine ou encore de l’Uruguay, le maté a une place toute particulière au Brésil. Il n’y est d’ailleurs pas appelé « maté » mais « chimarrão ».
Moins connu pour le maté que ses voisins, le Brésil n’en reste pas moins le deuxième producteur mondial.
Lorsque l’on parle du Brésil, on pense tout de suite au football, au carnaval de Rio, au Corcovado, à l’Amazonie ou encore aux plages paradisiaques.
Mais le Brésil ne se résume pas qu'à ça. C’est également un immense pays. La 7ème puissance économique mondiale et le 6ème pays le plus peuplé au monde, avec plus de 200 millions d’habitants.
Le maté est un héritage culturel des Guaranis qui est apprécié dans toute la partie sud du Brésil. Tout comme en Argentine, au Paraguay et en Uruguay, il y a de nombreuses coutumes et traditions autour de cette boisson.
En revanche, il n’y est pas connu comme maté, mais comme chimarrão.
Hormis cette différence de dénomination, le chimarrão se distingue du maté des pays voisins de 2 manières :
Bien que l'on puisse trouver du chimarrão dans tout le Brésil, il est avant tout enraciné dans les états du sud : Santa Catarina, Rio Grande do Sul, Paraná et dans certaines parties du Mato Grosso et Mato Grosso do Sul.
Si la quantité de maté consommée par habitant est bien plus faible qu’en Uruguay ou en Argentine, c’est parce que seule une certaine partie des 200 millions de Brésiliens en consomme régulièrement.
En effet, dans l’état de Rio Grande do Sul, principal producteur et consommateur de maté au Brésil, la consommation y est de 9 kg par personne et par an. C'est plus qu’en Argentine, et presque autant qu’en Uruguay !
Preuve que le Brésil est un vrai pays de maté (ou plutôt de chimarrão, pour être correct), on y célèbre la boisson aux feuilles vertes le 24 avril de chaque année au cours du Dia do Chimarrão.
Cette journée nationale a été décrétée par la loi, le 20 juin 2003, en hommage à la culture du sud du Brésil.
C'est le deuxième pays à avoir établi une journée nationale pour sa fameuse boisson (après le Paraguay en 1997, et avant l’Argentine en 2015).
Le Brésil est le deuxième producteur mondial de maté, derrière l’Argentine.
Mais il est également le premier producteur de maté vert au monde.
Le maté est produit dans le sud du Brésil, en quasi-totalité dans 3 états (98%) :
Les 2% restants sont également produits dans un état du sud, le Mato Grosso do Sul.
Le Brésil produit près de 200 000 tonnes de maté par an desquels 84% sont consommés par les Brésiliens et 16% sont destinés à l’export.
Les 5 pays qui importent le plus de maté du Brésil sont (dans l’ordre):
À la différence de l’Argentine, où 80% de la production de maté est assurée par seulement 7 ou 8 entreprises, la production du Brésil est moins industrielle. Elle provient de 400 petites entreprises sans aucun vrai « leader ».
Si le maté est avant tout consommé de manière traditionnelle dans une calebasse sous forme de chimarrão, il est également fréquemment consommé en tereré et devient très populaire en thé glacé.
Le chimarrão, maté traditionnel brésilien, consommé dans une calebasse avec une bombilla, est presque uniquement consommé dans les états du sud :
À chaque pays son maté.
Et le maté du Brésil a son lot de différences par rapport à celui des voisins :
Voici quelques-unes des marques que l’on trouve souvent au Brésil :
Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive et il existe des centaines de marques différentes.
Les calebasses utilisées au Brésil, appelées « cuia », sont un peu différentes de celles utilisées dans les pays voisins. Elles sont fabriquées à partir d’une courge, tout comme les calebasses traditionnelles argentines, mais avec une partie différente du fruit.
Surtout, elles sont bien plus grandes que les calebasses d’Argentine ou d’Uruguay.
Tout comme le maté classique, il faut une paille à maté (connue comme « bombilla » en espagnol ou « bomba » en portugais) pour boire le chimarrão.
Cependant, les bombillas utilisées au Brésil sont légèrement différentes de celles que l’on trouve en général.
Elles sont plus longues (pour pouvoir être utilisées dans les calebasses brésiliennes, qui sont plus grandes) et ont un filtre plus fin, adapté à la texture poudreuse du chimarrão.
Le Tereré est une infusion de maté similaire au maté traditionnel, à la différence près qu’il est préparé avec de l’eau froide et de la glace à la place de l’eau chaude.
Le Tereré est particulièrement populaire au Brésil et au Paraguay. Il est souvent préparé avec du jus de fruits (citron, orange ou encore ananas) et se boit dans une calebasse particulière.
Les calebasses à tereré ou « guampa » sont des calebasses à la forme atypique, traditionnellement fabriquées à partir de cornes d’animaux, que l’on peut aussi trouver en verre ou en bois.
Mais depuis une dizaine d’années, le maté se répand au reste du Brésil sous forme de thé glacé. On peut désormais trouver des magasins qui vendent du thé glacé au maté dans les états de Rio de Janeiro (1 500 tonnes par an) et de São Paulo (600 tonnes par an).
La popularité du chimarrão grimpe en flèche au Brésil, principalement pour ses bienfaits. Le thé glacé est une manière idéale d’en profiter tout en se rafraîchissant lorsqu'il fait chaud.
Ici, on parle plutôt d’une seule marque.
Parce que si on peut trouver des centaines de marques de chimarrão, le thé au maté est presque uniquement le produit d’une seule entreprise au Brésil : Matte Leão.
À l’inverse des marques de chimarrão brésiliennes, qui sont des petites et moyennes entreprises, Matte Leão est une très grande entreprise, créée il y a plus de 100 ans et désormais détenue par Coca-Cola.